HISTOIRE DE L’AUTOPORTRAIT EN PEINTURE

par andre

HISTOIRE

DE L’AUTOPORTRAIT EN PEINTURE

Traditionnellement les artistes ont pour habitude de se représenter sous la silhouette d’un personnage anonyme de l’assistance et ils se placent en marge de scènes importantes

Raphaël L’école d’Athènes (1502), fresque.


Botticelli, Rubens et bien d’autres s’incluent dans leurs tableaux et parfois bien en évidence. Mais, il ne s’agit pas à proprement parler d’autoportrait.

Titien (1477-1576) est considéré comme l’inventeur du genre *

Autoportrait (1572)

Ce nouveau genre coïncide avec la reconnaissance du statut social de l’artiste peintre.

Le peintre n’est plus considéré comme un marginal.

Chaque artiste travaille l’autoportrait selon son mode d’expression.

Parmesan (1503- 1540) se représente au travers d’un miroir déformant créant ainsi un genre dans le genre.


Dürer (1471- 1528) se représente à 22, 26 et 28 ans montrant ainsi son évolution physique.

Le Caravage (1573- 1610), maître du clair- obscurs* présente des autoportraits tourmentés et même inquiétants.

Autoportrait à 26 ans Autoportrait à 28 ans


Poussin (1594- 1665) s’expose dans son atelier entouré de ses œuvres.

Autoportrait 1650


L’autoportrait devient ainsi pour l’artiste le reflet de son identité, la prise de conscience de sa valeur artistique.

Bien des artistes se sont représentés au long de leur vie.

Ainsi Rembrandt (1606- 1669) à donner à voir l’outrage du temps et sa lente et inexorable plongée dans la misère.

Ingres (1780- 1867) fait un autoportrait jeune puis un à un âge avancé.

Pour ces artistes, c’est une manière de révéler comment le temps peut avoir prise sur une image que personne ne maitrise vraiment.

Les autoportrait de Van Gogh (1853- 1890) sont aussi bouleversants, ils témoignent de l’angoisse du peintre face à la maladie qui progresse.

Autoportrait 1887

L’apparence à un style ou à une école se traduit souvent par des autoportraits « types » comme ceux des impressionnistes*.

Manet (1832- 1883) Autoportrait à la palette (1879)

Monet (1840- 1929) Autoportrait (1865)


Même Cézanne (1839- 1906) qui a beaucoup influencé les principaux courants artistiques du début du XXème siècle a adopté le style impressionniste, Autoportraits (1889),

L’autoportrait est souvent l’expression typique d’un style ou d’une période et permet à coup sûr de les identifier.

L’autoportrait de Chagall (1887- 1985), l’un Self- portrait (1915) lorsqu’il est très influencé par le cubisme* n’est plus le même que Nuit bleue 1963 où il utilise un style beaucoup plus personnel. Les 2 tableaux ne semblent pas avoir été réalisés par la même personne.

Rousseau ( dit le Dounier )(1844- 1910) ne change rien, artiste naïf, il se représente dans un univers naïf, alliant son art et ses passions.

Moi- même, portrait- paysage (1890)

Gaugin (1848- 1903), on peut reconnaître immédiatement sa palette* dans Autoportrait au Christ jaune (1893)


Beckmann (1884- 1950) a réalisé 10 autoportraits, il se représente tantôt en roi, tantôt en fou, mais toujours tourmenté. Il montre sa personnalité dans des tableaux réalistes et expressifs à sa période où il est menacé par des nazis.


Egon Schiele (1890- 1918) peintre expressionniste autrichien, réalise des autoportraits surprenants.

Autoportrait (1911)

L’école vienoise utilise ce genre comme de l’auto- analyse psychologique. Les toiles en elles- mêmes sont de véritables petites psychanalyses.


Frida Khalo (1907- 1954), peintre engagée politiquement et socialement. Elle va focaliser son travail en réalisant un grand nombre d’autoportraits, souvent accompagnée de ses animaux favoris (des perroquets ou des singes), mais aussi des autoportrait où elle caricatures ses traits et d’autres où elle règles ses comptes avec la société.

Frida et son monde 1945

Une phrase pour la résumer : « je peins des autoportraits parce que je me sens si souvent seule, parce que je suis la seule personne que je connais le mieux »


Genre particulier, l’autoportrait est donc la représentation par l’artiste, lui- même de son propre corps. Ce fut longtemps un genre* caché, les artistes dissimulant leur visage dans des personnages de la foule.

Puis c’est devenu un exercice à part entier. C’est l’occasion pour de nombreux artistes de sonder leurs sentiments, leurs émotions, leur âme. D’observer et d’étudier les effets du temps et du vieillissement, de questionner leur identité.

L’ autoportrait comme une trace, un testament, un message.

Glossaire

  • Autoportrait : Figure, portrait de l’artiste lui- même. Absent dans l’antiquité, et exceptionnel au moyen- Age, il émerge à la renaissance.
  • Genre : classification de la peinture en fonction de sa « noblesse » ; la nature morte étant la moins noble, le portrait faisant parti des peinture les plus nobles, comme la peinture historique où religieuse.
  • Clair- obscurs : Manière de traiter en peinture les jours et les ombres. Effet de la lumière, éclairant les surfaces qu’elle frappe et laissant dans l’ombre celles qu’elle ne frappe pas.
  • Impressionnisme ( 1860- 1900) : Mouvement pictural, où les artistes refusaient les conventions de l’art classique et la peinture d’atelier officielle. Ils peignaient en plein air, des sujets du quotidien ( canotiers, danseuses...) Des impressions de nature, les couleurs étaient plus vives, plus claires et les contours plus flous et imprécis. Les grands noms sont , Vincent Van Gogh, Seurat, Edouard Manet , Claude Monet, Renoir, Degas, Claude Pissaro...
  • Palette : Gamme de couleurs couramment utilisé par un artiste.
  • Cubisme (environs 1907- 1940) : Les cubistes brisent toutes les formes du sujet et inaugure une nouvelle conception de l’espace pictural. L’objet représenté est vu simultanément sous toutes ses facettes, tout est restitué selon des formes géométrique.Cette révolution picturale se fait à partir de deux peintres ; Georges Braque (1882- 1963) et Pablo Picasso ( 1881- 1973).
  • Mais avant eux, Paul Cézanne ( 1839- 1906) avait montré que le visible pouvait se réduire à des formes géométriques élémentaires, ce que les cubistes vont pousser à l’extrême. Le terme cubisme vient d’un critique d’arts qui nomma les œuvres de Braque de « bizarrerie cubiques »